Les mécanismes de détermination des cours ont été profondément remaniés à la suite de l’introduction de l’informatique à la Bourse.
Le système traditionnel, ou « fixing » permet d’établir les cours en confrontant chaque jour à la Bourse, pendant un temps relativement bref, les ordres d’achat et de vente centralisés par les sociétés de bourse. Les cotations peuvent se faire à la criée ou selon la méthode des casiers.
Dans la cotation à la criée, les représentants des sociétés de bourse confrontent verbalement les offres et les demandes reçues de leurs clients et qu’ils ont en carnet. La discussion est dirigée par un coteur qui inscrit sur un tableau, efface, inscrit,… les cours successifs proposés jusqu’au moment où s’établit le cours d’équilibre.
Dans la cotation par casier, procédure écrite, chaque société de bourse détermine le cours des valeurs dont elle est « spécialiste ». Elle dispose à cet effet d’un comptoir muni de casiers dans lesquels sont centralisés les ordres émanant des différentes sociétés de bourse. Un commis de la société de bourse spécialiste confronte, pour chacune des valeurs dont elle est chargée, les ordres d’achat et de vente déposés dans son casier et peut ainsi en établir le cours.
Il faut savoir que toutes les valeurs ne sont pas cotées "à la même enseigne", il existe 4 groupes de cotation:
- la cotation en continu A
- la cotation en continu B
- la cotation en fixing A
- la cotation en fixing B
Ce qui détermine le groupe de cotation auquel appartient une valeur est le degré de liquidité de celle-ci.
Le degré de liquidité d'un titre est fonction de la régularité des transactions dont il fait l'objet, ainsi que des volumes qui l'animent. Un titre dont les échanges sont peu fréquents avec de petits volumes, est dit peu liquide et inversement pour un titre liquide...
Ainsi, les valeurs les plus liquides sont cotées en continu A, celles qui le sont un peu moins en continu B, etc.
Si à l'ouverture le fixing d'un titre est supérieure (resp. inférieure) à 10% par rapport à son cours de clôture de la veille (1er seuil), son cours sera suspendu et réservé à la hausse (resp. à la baisse) durant une période de 15 minutes (c'est la durée de réservation). Cette période est renouvelable jusqu'à ce que les ordres alimentant le carnet d'ordres permettent une cotation (appelée cours de réservation).
Une fois le titre coté, les seuils suivant sont respectivement de +5% et -5% par rapport au cours de réservation et là encore avec une durée de réservation de 15 minutes à chaque seuil.
Néanmoins, si la hausse (resp. la baisse) devait dépasser +21.25% (resp. -18.5%), la cotation serait suspendue jusqu'au lendemain.
Le 1er seuil de variations de cours autorisées est lui aussi de + ou - 10%, tandis que les suivants sont eux de + ou -2.5%. Quant à la durée de réservation, elle est de 30 minutes.
Et si la hausse (resp. la baisse) devait dépasser +10.25% (resp. -9.765%), la cotation serait suspendue jusqu'au lendemain.
Les valeurs appartenant à ce groupe de cotations sont cotées deux fois par jour: prenons par exemple les horaires 11H30 et 16H.
A l'ouverture, une telle valeur ne peut varier plus que de + ou - 5% par rapport à son cours de clôture de la veille, au quel cas, elle est suspendue et réservée à la hausse ou à la baisse jusqu'à la cotation de 16H.
Si la cotation de 11H30 à lieu, celle de 16H se déroulera sous les mêmes conditions mais par rapport au cours de 11H30.
Les valeurs appartenant à ce groupe de cotations ne sont cotées qu'une seule fois par jour et à une heure fixe.
La cotation d'un titre a lieu si son cours ne dépasse pas + ou - 5% par rapport à son cours de la veille. Si la confrontation des ordres ne le permet pas, la cotation n'aura pas lieu...jusqu'à la prochaine séance.
Remarque: Avant l'ouverture (la préouverture), tous les ordres transmis sur une valeur se cumulent sans qu'il y ait de cotation ni de transaction. Puis arrive l'heure de l'ouverture: les ordres sont confrontés les uns aux autres et il en ressort un prix d'équilibre (le fixing qui permet l'échange du plus grand nombre de titres). Si ce fixing permet une cotation du titre (cela dépend du seuil vu précédemment), on obtient le cours d'ouverture.
Pour les valeurs cotées en continu (A ou B), il y a une préclôture (de 17H30 à 17H35 par exemple). Durant cette courte période, tous les ordres transmis se cumulent sans qu'il y ait de cotation ni de transaction. Puis arrive 17H35: les ordres sont confrontés les uns aux autres et il en ressort le fixing. Et si ce fixing permet une cotation du titre, on obtient le cours de clôture.
Détermination du cours :
Qu’il s’agisse de la cotation à la criée ou de la cotation par casier, la détermination des cours de bourse peut se comprendre aisément à partir d’un exemple.
Supposons connus et classés comme dans le tableau ci-dessous l’ensemble des ordres d’achat et de vente reçus par les sociétés de bourse.
Ordres d’achat
|
Limites de prix fixées pour
l’achat ou pour la vente
|
Ordres de vente
|
Nombre de titres demandés
|
Nombre de titres offerts
|
A chaque limite de prix
|
Total cumulé
|
Total cumulé
|
A chaque limite de prix
|
80
15
20
25
30
35
35
|
80
95
115
140
170
205
240
|
à tout prix (achat)
357
356
355
354
353
352
à tout prix (vente)
|
190
160
130
110
95
85
75
|
30
30
20
15
10
10
75
|
L’examen de ce tableau montre qu’à 352 UM la demande (240 titres) dépasse largement l’offre (85 titres). Le cours commence donc à monter: 353 UM, 354 UM... et au fur et à mesure qu’il s’élève, la demande et l’offre de titres se rapprochent.
À 356 UM, la demande qui jusque là était supérieure à l’offre lui devient inférieure : il n’y a donc pas de cours pour lequel serait réalisé l’équilibre de l’offre et de la demande. Celui-ci se situerait théoriquement entre 355 F el 356F. Le choix entre les deux cours de 355 UM et 356 UM doit être tel qu’il assure l’échange du plus grand nombre de titres: à 355 UM, 130 titres pourront être échangés, à 356 UM, 115 titres seulement. Le cours coté sera donc fixé à 355UM.
Au cours coté de 355 UM, les 130 titres offerts au mieux ou à un prix égal ou inférieur à ce cours seront vendus mais toute la demande ne pourra pas être satisfaite. Les ordres d’achat au mieux et ceux dont les limites de prix sont égales ou supérieures à 356 UM, soit au total 115 titres, seront exécutés en totalité. Par contre, les ordres d’achat concernant les 25 titres demandés au prix limite de 355F ne pourront être servis qu’à concurrence de 130- 115 = 15 titres offerts. Ces ordres, dits à cours touché, seront exécutés à proportion de 3 titres vendus pour 5 demandés.
Les facteurs causant la variation des cours :
Anticiper différents facteurs contribue à faire varier le cours d'une action dans le temps, c'est pourquoi il est important de se tenir au courant de l'évolution de certains indicateurs :
- Le comportement des intervenants sur les marchés financiers : ils sont souvent l'élément déclencheur en matière d'évolution des cours. Si l'un deux commence à vendre ou à acheter, on observe souvent un effet de masse, les autres intervenants financiers se mettant parfois à le suivre sans raison véritable. Assez irrationnel, ces comportements correspondent à la nécessité d'agir rapidement sur les marchés financiers pour pouvoir anticiper la hausse ou la baisse u cours d'un titre.
- La conjoncture : l'activité et le dynamisme de l'économie ont une influence sur la bourse. Elle est complexe, alternant les périodes de crise qui pèsent lourdement sur les bénéfices des entreprises (et donc les dividendes des actions) et les périodes de fortes croissance qui d'ailleurs ne sont pas toujours appréciées par la bourse. L'inflation est un facteur qui fait peur aux investisseurs. La seule solution pour s'y retrouver et de se tenir au courant en lisant la presse économique et financière, en se rendant sur les salons spécialisés, etc.
- Les autres facteurs : tout évènement susceptible d'avoir un lien de près ou de loin avec la vie d'une société peut avoir une influence sur le cours de son titre : un événement climatique, telles les tempêtes de décembre 1999, une catastrophe écologique, des affaires judiciaires… Tout est question d'interprétation par ceux qui font la pluie et le beau temps en bourse c'est-à-dire les acteurs.
A quoi servent les indices ?
Un indice permet d'évaluer l'état du marché grâce à un échantillon de valeurs représentatives. C'est également un bon outil de comparaison pour évaluer les performances de son propre portefeuille (on parle alors de BENCHMARK).
Chaque place boursière a ses indices. A Euronext Paris par exemple, le plus connu est le CAC 40, qui regroupe 40 valeurs sélectionnées parmi les 100 premières capitalisations du marché. On y trouve Accor, Air Liquide, Michelin ou Carrefour. Un indice peut contenir un nombre plus ou moins grand de valeurs
Plus ce nombre est important, plus l'indice est représentatif de la performance du marché dans son ensemble. Ainsi, le SBF 120, un autre indice d'Euronext Paris, est plus large et plus diversifié que le CAC 40. Parmi les indices étrangers, on trouve l'Euro Stoxx 50 (Zone Euro) , le Ftse 100 (Londres), le Dow Jones (Etats-Unis) ou encore le Standard & Poor's 500 (Etats-Unis).
Les marchés accueillant les valeurs high-tech ont aussi leurs propres indices. Aux Etats-Unis, il s'agit du Nasdaq Composite et, en France, de l'indice du Nouveau Marché, rejoint très récemment par deux nouveaux indices, l'IT.CAC et l'IT.CAC 50.