Dans un système de marché dirigé par les prix (quote driven market, selon la terminologie anglo-saxonne), des intermédiaires boursiers teneurs de marché (plus connus selon le terme anglais de market makers) proposent en permanence un prix d’achat et un prix de vente sur des titres, générant ainsi un courant de transactions. A l’inverse du marché dirigé par les ordres, l’élément catalyseur du marché est donc constitué par la publication d’un prix de transaction.
L’écart entre le prix d’achat et le prix de vente (la fourchette cours offert/cours demandé) constitue la rémunération de l’établissement teneur de marché, le cours offert étant bien sûr toujours supérieur au cours demandé. La compétitivité d’un marché dirigé par les prix est liée à l’écart de la fourchette: plus il sera faible, moins la rémunération unitaire de l’intermédiaire boursier sera élevée, mais plus le volume de transactions sera (en principe) important. A ces fourchettes de prix sont toujours associées des quantités: la fourchette sera, toutes choses égales par ailleurs, plus large s’il s’agit d’une opération portant sur 100 000 titres que s’il s’agit seulement de 10 000 titres, dans la mesure où il sera plus difficile à l’intermédiaire boursier de les replacer par la suite sur le marché.
Tous les marchés de gré à gré fonctionnent selon le principe du marché du marché dirigé par les prix. C’est également le cas de trois bourses de valeurs mondiales : la bourse de Londres (le London Stock Exchange), la bourse américaine délocalisée du NASDAQ (National Association of Securities Dealers Automated Quotations), ainsi que le second marché de Singapour, le SESDAQ (Stock Exchange of Singapore Dealing and Automated Quotations).